Du Crouesty à l'île de Sein

Mardi 16 Aout - De l’île au moines au Crouesty

Après mon séjour à l’île aux moines, il est temps d’aller retrouver ma future équipière, Hélène, pour la semaine à venir. Le plus simple pour nous deux était de nous retrouver au port d’Arradon. C’était avantageux, car non loin du point de covoiturage où Hélène arrivait, mais aussi très proche de l’île aux moines.

L’embarquement fut plus compliqué que prévu, car aucune place pour visiteur n’était disponible à cet endroit. Il restait le ponton des vedettes, où là aussi un grand voilier flambant neuf était accosté, bien que ce ne soit pas autorisé. J’ai malgré tout choisi cette option. Je remarque qu’aucun par battage n’était présent sur le voilier.

Je m’y approche gentiment en demandant à la personne sur le pont à pouvoir me mettre à couple quelques instants le temps de faire monter Hélène. Cette permission m’a été refusée de façon nette, prétextant qu’ils étaient sur le point de partir.

Je sors donc du port et attends donc mon tour. 10 minutes passent et le voilier quitte enfin la place, une vedette arrivant au même moment pour la prendre. Je reste donc tranquillement dans le chenal principal à l’extérieur du port, à attendre mon tour, face au vent pour limiter la dérive.

Le voilier quitte le port dix minutes plus tard et arrive à une dizaine de mètres de moi en faisant de grands signes, me sifflant et en me demandant de bouger. Très agréable comme façon de faire ! Visiblement, la personne à la barre manquait d’expérience ou de je-ne-sais-quoi et faisant n’importe quoi.

Je regarde autour de moi, vérifie le sondeur, la direction du vent, du courant et ne comprends pas. Le chenal fait 50 mètres de large, je suis le long d’un des bords et il reste au moins 40 mètres de largeur pour passer, il y a 8 mètres de fond, pas de courant, le léger vent leur est dans le dos. Comme ces personnes avait très polies avec moi, m’avaient rendu service plus tôt et ne détectant aucun danger pour eux ou moi, je décide de garder ma position et de ne pas bouger d’un poil ! Si 40 mètres de large ne leur suffis pas pour passer, il va falloir retourner à l’école ! Sur le moment, je ne peux m’empêcher de penser qu’un bateau neuf ne fait pas tout.

La vedette finira par libérer le ponton au bout d’une dizaine de minutes, je m’y dirige enfin, accoste, fait monter Hélène et repars aussi vite que j’étais arrivé. Il fallait maintenant faire vite si on voulait sortir du golf, car les courants n’allaient pas tarder à s’inverser, ça nous laissait 30 minutes. Le timing était serré, mais ça restait jouable. Je décide de rester au moteur pour assurer le coup. On traverse donc le golf de cette façon et 30 minutes plus tard nous en voilà sortis.

Le port de Crouesty se trouvant juste à la sortie du golf, on y arrive rapidement et une place à couple nous est indiquée. On s’amarre et nous voilà posés jusqu’au lendemain.

En soirée, je regarde les météos et marrée afin d’organiser le programme du jour suivant. C’est un rituel qui sera fait tout au long du trajet.

Mercredi 17 Aout - Du Crouesty à Étel

Le lendemain, nous partons avec comme objectif d’arriver à l’île de Groix. La météo annonce un vent d’ouest tournant vers le sud en milieu de journée. Le plan était donc de tirer un gros bord entre le Crouesty et Belle île, pour pouvoir tirer profit de la bascule de vent passant d’ouest à sud-ouest permettant de partir au travers vers Groix. Cet objectif sera mis à mal par les courants entre Quiberon et Houat, mais surtout la météo différente de celle annoncée. La bascule annoncée à bien eu lieu, mais au lieu que le vent passe sud-ouest, il est passé nord-ouest, soit en plein dans le cap prévu. Il faudra donc encore tirer des bords. Finalement, je prends la décision de changer de destination et d’aller au port d’Étel. La navigation se passe bien et on fait la rencontre d’un banc de grands dauphins.

Plus tard, nous finissons par arriver à l’embouchure de la rivière d’Étel, je prends contact avec le sémaphore sur le canal 13 pour passer la Barre d’Étel, un gros banc de sable en constant mouvement.

C’était une première pour moi que de me faire guider par VHF, j’étais donc un peu nerveux, car il ne fallait pas s’écarter du chemin indiqué au risque de s’échouer dans le banc de sable. J’ai donc scrupuleusement suivi les instructions fournis pas le sémaphore et la barre fut passée en quelques minutes. 10 minutes plus tard, nous étions amarrés au ponton visiteur.

Une fois de plus, il a fallu s’adapter aux conditions et revoir notre objectif. Rien ne sert à forcer les choses quand on a le temps devant soi.

Jeudi 18 Aout - De Étel à Port Manec’h

On prend le départ d’Étel à marée haute. Ayant la trace GPS de la veille, je décide de ne pas contacter le sémaphore et de suivre scrupuleusement cette trace pour éviter de m’échouer dans les bancs de sable. La météo annoncée pour la journée n’est pas des plus calmes et cela se confirme : 12nd à 16nd de vent de face, donc au près toute la journée. Le trajet reste simple et sans difficultés particulières si ce n’est une houle présente tout au long de la journée. Le temps, bien que frais reste ensoleillé et on observe de nombreux fou de bassan tout au long de la journée. Dans l’après-midi, je fais un point météo, qui annonce peu de changement pour la nuit. Je me mets donc à la recherche d’un abri pour passer une nuit tranquille et je finis par opter pour mouiller à Port Manec’h. L’endroit est agréable à l’œil, avec beaucoup de place, il y a juste ce qu’il faut en fond et qui est de bonne tenue. C’est donc parfait pour y passer la nuit.

Samedi 19 Aout - De Port Manec’h à Lesconil

Le jour suivant, nous continuons notre trajet vers l’ouest. Nous avons toujours le vent dans le nez et on tire plusieurs bords tout au long de la journée. Le temps est ensoleillé et au bout de quelques heures de navigation, un banc de dauphins communs viens nous rendre visite. Pour Hélène, c’est une bonne surprise, car elle ne s’attendait pas du tout à ce que l’on puisse voir des dauphins en Bretagne.

La journée avance, tout comme La Résolue et nous nous dirigeons tranquillement vers notre destination du soir : le port de Lesconil. La coïncidence fait que nous y retrouverons Sigrid qui y est de passage.

Nous profitons d’être arrivés en milieu d’après-midi pour nous acheter des churros et les dégustons en découvrant le coin.

Dimanche 20 Aout - De Lesconil à l’île de Sein

Le lendemain, nous quittons le port de Lesconil en début de journée pour nous diriger vers l’île de Sein en même temps que la marrée. Le soleil est au rendez-vous, mais malheureusement pour nous, il n’y a pas du tout de vent et c’est donc au moteur que nous avancerons pour cette journée.

On croise à nouveau de nombreux bancs de dauphins communs.

On passe le Raz de Sein sans difficulté étant donné l’absence de vent, de houle et le créneau choisit étant idéal. Quelque temps plus tard nous finissons par arriver à l’île de Sein.

Dans un premier temps, je me dirige vers le port et constate rapidement que celui-ci est pas mal rempli de bateaux et qu’il y a très peu de fond. On décide donc de faire un mouillage à l’ancre un tout petit peu plus loin. L’eau y est d’un turquoise magnifique et nous pouvons y voir le fond. Celui-ci est tapissé d’algues en tout genre. Pour ne pas détériorer les fonds marins on cherche une zone de sable où jeter l’ancre.

Au bout de quelques minutes, on trouve l’endroit idéal et on y jette l’ancre et sa chaîne. Comme d’habitude, je vérifie que l’ancre tient bien en effectuant une marche arrière au moteur. Puis je passe quelques minutes a vérifier l’évolution de notre position. Nous ne bougons pas, mais pour être sûr et certain que l’ancre est bien prise dans le sable et n’arrache pas les jardins d’algue, je décide de plonger pour aller vérifier. J’enfile ma combinaison, masque et tuba, et c’est parti. Notre mouillage est bon et l’ancre n’arrache pas les fonds, c’est donc parfait. Lors de ma plongée, je constate qu’il y a plein d’haricots de mer autour de nous, et décide d’en récolter quelques-uns pour des repas à venir. Je stock tout ça dans un sceau, me sèche, mettons l’annexe à flot, et allons explorer l’île.

À notre retour, on prend quelque temps pour rincer, couper et préparer les algues récoltées. On en stock une partie au congélateur et une autre au frigo pour le repas du lendemain. Ensuite, on se prépare à manger, faisons une partie de Miniquest Adventures et finissons par aller nous coucher.

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